Aller au contenu

Royale Confrérie du Matoufé de Marche-en-Famenne

La Royale Confrérie du Matoufé a été fondée officiellement le 26 avril 1961 et la charte a été déposée le 29 avril entre les mains de Monsieur Ledoux, Bourgmestre-Sénateur de Marche-en-Famenne. Le 4 juillet 2017, la confrérie a reçu le titre de « Royale » au palais provincial d’Arlon. 

Dans son article premier, la charte stipule : « La Royale Confrérie du Matoufé, issue du Syndicat d’Initiative de la ville de Marche-en-Famenne, a pour but, en tout honneur et dignité, de veiller au grandissement du commerce et du folklore marchois. Elle offre à tous, moyennant devoirs, l’exploitation lucrative de La Grande Alléchance et Renommée Succulence de l’héritage commun nous venant de notre bien-aimé terroir famennois : la spécialité marchoise, le Matoufé. »

On écrit « matoufé » ou « matoufèt ». Qu’importe l’orthographe pourvu qu’on s’en régale. C’est à la Famenne que son nom est le plus étroitement lié. Cette préparation au demeurant délectable est émouvante par sa simplicité même. Parce que c’est sans doute à cette simplicité qu’elle doit d’abord de remonter au plus lointain passé et aussi d’être la compagne privilégiée de toutes les manifestations populaires. Fêtes carillonnées ou fêtes de famille, toutes les occasions sont bonnes pour se rassembler autour de ce véritable symbole de la convivialité et du plaisir d’être ensemble. Avant d’aller travailler aux champs ou au bois ou en rentrant d’une belle promenade au grand air ça vous « requinque » petit ou bon mangeur.

La confrérie assure aussi la promotion d’un élixir, une liqueur à base de plantes et qui est verte comme les couleurs de leur bonne ville de Marche-en-Famenne. 

« Noblesse oblige »

Ancienne cité de commerçants et d’artisans, Marche-en-Famenne offrait le choix. N’avait-elle pas abrité des chapeliers qui fabriquaient le haut-de-forme gris Epsom et en avaient exporté jusqu’à 4 mille pièces par an en pays de Liège et vers Aix-la-Chapelle ? Pourquoi ne pas faire revivre leur souvenir ?

Les bourgeois marchois du siècle dernier portaient volontiers le sarrau bleu, non pas le simple sarrau mais bien le plissé, qui les différenciait du petit peuple travailleur. Le dimanche, ils revêtaient la chemise blanche avec le col haut aux coins cassés, ornée d’une lavallière. Il n’en fallait pas plus pour que le sarrau plissé, chemise blanche et lavallière retrouvent le droit de cité.

Comme il était de bon ton de faire référence à la cuisine, le pantalon choisi fut le pied-de-poule bleu et blanc du maître-queux. Toutefois, à l’usage il se révéla difficile à porter, non pas pendant les cérémonies, mais à l’issue de celle-ci, quand les membres des autres confréries abandonnaient robes et simarres pour se retrouver en civils. Pour suivre le mouvement, il fallait aux Marchois troquer le pied-de-poule pour un autre froc. Ce qui impliquait parfois des débuts de strip-tease pour le moins cocasse. Un jour, la sagesse l’emporta et le pantalon gris fit apparition dans le costume.

Les messieurs n’avaient pas oublié que leurs parents et grands-parents maniaient volontiers la canne. Celle qu’ils se choisirent est en bambou avec pommeau d’œuf. L’ensemble est complété de gants blancs. Les dames, elles aussi, ont modifié leur costume au cours de ces trente-cinq ans, adoptant la jupe grise, la blouse blanche et la cravate lavallière noire, le corselet de couleur, le chapeau Epsom et les gants Blancs. Par temps frisquet, elles complètent l’ensemble d’une cape.

Samedi 13 avril 2024

Olivier Dalcette
Rue des Champs 47, 6900 Marche-en-Famenne
084 31 12 37 / matoufe@marche.be